J'veux pas rester ici...(pv Kaji )

Dimanche. J'ai pas envie de me lever. Mais je suis debout en dix minutes avec la motivation d'un mollusque avarié. J'ai les bras qui pendent et le dos en vrac, pour un peu , mes vertèbres allaient s'empiler au sol comme une jeu de mikado. Je pose un pied dehors et regarde sur le coté, histoire de voir si cet abruti de clébard , fervent défenseur de monsieur Fridgen n'a pas encore la passion d'une de mes pompes , et d'un de mes baggys qu'il déchirera encore, et mon coeur se calme quand je vois la rue déserte. Parfait , le toutou fait la grasse mat. Si je dis ça , c'est surtout parce que l'animal en question , c'est un superbe molosse qui ne doit d'ailleurs même pas être homologué et qui déchire tout ce qu'il croise pour assouvir ses frustrations sexuelles.

Épreuve boulangerie. Je n'ai pas envie. La gourde de vendeuse va encore tenter de me mettre la main au cul. Je déteste ca , et dire que je vais devoir se marier dans à peine huit mois sous exigence de mon père et les nanas continuent à me tripoter les miches. Comme si elles n'ont rien de mieux à faire. J'entame une marche calme, le nez dans une double écharpe noire et rouge, les mains dans les poches. J'avance juste , sans regarder où je vais. J'ai pas franchement envie de relever les yeux sur tous ces gens qui me dévisagent. Aucune envie de me faire critiquer sur mon style , ou de juger les pupilles des autres. On est dimanche, alors fuck les préjugés et les vieux coincés, je veux juste une baguette. Le béton sous mes pieds glissent un peu. Il a plu. J'aime la pluie. Ca coiffe mes cheveux sans effort. Inutile de dire que le dimanche matin , je suis pas franchement d'humeur à m'arranger cette paillasse qui me sert de tignasse noire. Je sors ma main blanche de ma poche et attrappe la poignée de la porte pour tirer dessus , juste sous l'enseigne de la boulangerie. Je sens déjà d'ici l'odeur des pâtisseries et du pain qui embaument la rue , même en se faufilant par le trou de la serrure.

Je déteste cette odeur. j'en peux plus. Heureusement que chez mon oncle , ça ne sent pas pareil. Ça sent plutôt la chaussette sale, la poussière et le banquier coincé. Je le connais pas franchement bien , et je sais pas trop si ca m'intéresse en fait. Il se sert de moi pour aller chercher le pain les dimanches par exemple. Il doit être de mauvais poil ce matin. Non pas que j'ai peur de lui , mais il m'héberge alors certainement que je dois me plier à certaines choses pour ne pas me faire éjecter peut être. Alors voila ...Je suis dans la boulangerie comme un con , et la stagiaire qui me fait déjà un petit sourire. Je me dis que si la devanture de la boulangerie s'effondrait , je pourrais me tirer en douce avec le pain et ce serait pas plus mal.

Je regarde l'heure : 8 h 00, le jour : dimanche !

Ahhhh dimanche, mon jour préférer.

Pourquoi ?

Pour la simple est bonne raison que tout le monde est de repos et qu'aujourd'hui précisément beaucoup de monde dans les rues, ça les rendes plus vives !

Oui, je vois toujours la vision des choses assez gaiement, ah ah je dirais que ce serait un joli jeu de mots enfin passons ...

Comme à mon humble habitude, le dimanche, jour de marcher, enfin façon de parler disons que j'aime aller faire des emplettes à la boulangerie.

Je commence à me préparer, j'enfile mon sweat orange, un jean, mes baskets. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre avant de partir, il a plu...

- « ça ne fera pas de mal aux plantations » !

Je chope le portefeuille en passant et zou en marche.

Quelques flaques par ici, par là. Rien de bien gênant. Les jours de pluie, j'aime particulièrement voir les gouttes encore sur les feuilles des arbres, genre rosé sur les arbustes comme pendant mes vacances au camping, l'odeur de la pluie sur le macadam, ça me fait un bien fou.

J'erre dans la rue, regarde autour de moi, je remarque des visages endormis, des visages joyeux, des enfants qui courent et qui sautent dans les flaques. Des petits « monstres » à l'état pur !

Je sens une odeur familière... Hummmmm rien de tel que l'odeur de petits pains aux chocolats, l'odeur des baguettes au petit matin... Petit matin ? Je pense à vérifier l'heure sur ma montre, 8 h 15, ça va je n'ai pas perdu mon temps, habituellement j'aime me mettre sur un banc prêt du parc et admirer les pigeons se délecter des restes des passants. Ils ont beau être moche ils ont quand même une certaine allure, ressemblance de forme de noblesse avec le buste en avant.

Me voilà devant la vitrine, je me demande si je ne vais pas craquer pour les pâtisseries, elles ont l'air délicieuses. Je rentre dans la boulangerie, j'aperçois la petite vendeuse que je préfère, elle me connaît par cœur aussitôt vu, elle me prépare mon pain. Il y a un certain nombre de personnes qui attendent, je vais en profiter pour regarder les pâtisseries et craquer pour.... Pour ....

J'arrête mon observation, Chose plus intéressante vue au loin, se n'est pas une pâtisserie, bien que rien qu'en le regardant ça donne envie de le manger ! Le voilà qui tire la porte. Je me demande d'où il est, son visage ne m'est pas familier. Je ne suis pas insensible et la vendeuse non plus apparemment... Il faut que je trouve quelque chose à lui dire je n'ai jamais été trop doué pour cela, peut-être le fera t-il... Je pense qu'il a senti mon regard insistant sur lui. Il me dévisage....